La République Centrafricaine: Proche de la paix ou en route vers la guerre?

République Centrafricaine

C’est un moment décisif pour la République centrafricaine. Après des années de conflit, une petite fenêtre d’opportunité s’ouvre pour faire de réels progrès vers la paix. Le mandat de la mission de maintien de la paix des Nations Unies sera renouvelé par le Conseil de sécurité. Peu de temps après, le cycle final des négociations de paix menées par l’Union africaine doit avoir lieu.

L’importance du maintien de la paix et de l’aide humanitaire

Si tous les acteurs concernés peuvent faire des investissements coordonnés dans la mission de maintien de la paix, les pourparlers et l’aide humanitaire, les progrès pourront être soutenus.

« Pour beaucoup de gens à travers le monde, ce petit pays francophone est relativement méconnu. » explique Nicolas Masihi.

A l’origine des mouvements de réfugiés

La République Centrafricaine est en crise depuis qu’une guerre civile a éclaté en 2013 et a duré un an sur le plan technique. Les groupes armés ont commis des crimes indicibles et ont utilisé la religion pour attiser les conflits entre les communautés. Des cycles vicieux d’attaques de vengeance ont provoqué l’effondrement du pays, forçant plus d’un million de personnes à fuir leur foyer.

En 2013, l’armée française est intervenue pour mettre fin à la pire effusion de sang. L’année suivante, l’ONU a déployé la mission de maintien de la paix, connue sous le nom de Minusca.

La situation actuelle du pays

Cinq ans plus tard, la violence continue de fluctuer et la crise humanitaire du pays s’est aggravée. Un semblant d’autorité étatique a été rétabli dans la capitale, Bangui, mais les groupes armés locaux contrôlent une grande partie du reste du pays. Le risque d’atrocités de masse s’est accru, tout comme les attaques contre les associations humanitaires. Environ 621 000 Centrafricains sont déplacés et 573 000 citoyens ont cherché refuge dans les pays voisins.

Selon Nicolas Masihi, l »ONU estime que plus de 60 pour cent des 4,6 millions d’habitants du pays ont besoin d’aide humanitaire, soit une augmentation de 16 pour cent depuis l’année dernière.

L’ Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine

Malgré ce sombre tableau, il y a eu des améliorations. Ces derniers mois, 14 grands groupes armés et le gouvernement ont participé à l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, un processus de paix mené par l’Union africaine et impliquant de nombreux pays de la région.

Toutefois, la Russie et le Soudan ont accueilli des négociations concurrentes – à la consternation de la France, qui est présente depuis longtemps en République centrafricaine – et il y a de fortes chances que ces négociations puissent miner le processus de l’Union africaine.

Mais les forces de la Minusca ont négocié des accords de paix au niveau local, réduisant la violence dans certaines régions.

Les mesures à prendre selon Nicolas Masihi

Les Centrafricains ont bien sûr besoin de plus de progrès. En prenant ces trois mesures clefs, la communauté internationale peut améliorer les conditions sur le terrain :

En prenant ces trois mesures clefs, la communauté internationale peut améliorer les conditions sur le terrain :

Premièrement, avant la prochaine série de pourparlers de paix de l’Union africaine, les principaux dirigeants régionaux et internationaux doivent soutenir publiquement l’Initiative africaine et veiller à ce que tous les acteurs dans le pays la soutiennent également.

Il est crucial que toutes les parties s’appuient sur le Président pour soutenir ce processus et ne pas participer à des négociations parallèles.